Un vrai coup de cœur lecture, ça ne m’était pas arrivé depuis deux ans. Je trouvais le temps long. Et puis l’Anomalie est venue s’insérer dans ma routine. Une histoire étrange et pourtant bien ancrée dans notre réalité. Et c’est un prix Goncourt ! Hervé Le Tellier réussit ce que si peu d’auteurs parviennent à accomplir : écrire un roman captivant par son histoire ET par son style, séduire les simples lecteurs comme ceux que l’on dit experts. Le titre tient sa promesse : voilà une vraie anomalie, une de celles qui rendent le monde littéraire plus beau.
Un livre anormal
Comme il a dû souffrir, le marketeur chargé de rédiger la quatrième de couverture ! Résumer l’histoire, donner envie au lecteur indécis, le tout sans spoiler ? Impossible !
Je n’aime pas résumer l’intrigue dans mes chroniques, de peur de vous gâcher le plaisir, et ne l’évoque généralement que par une ou deux phrases imprécises. Mais ici, que dire ? On suit quelques personnes dans leur quotidien, et puis, quelque chose se passe… J’arrête là cet exercice pour citer Gallimard :
« Tous croyaient avoir une vie secrète. Nul n’imaginait à quel point c’était vrai. »
Ça ne veut rien dire ?
C’est vrai : ce livre est anormal.
Il sort en 2020, reçoit le Goncourt la même année et parle de l’an 2021. Comme une sorte de prémonition. Il ne fait qu’effleurer la possibilité d’une pandémie. Après tout, l’auteur n’est pas Nostradamus, il a écrit son livre avant que tout ceci ne démarre. J’ai pourtant eu l’impression récurrente que certaines pages venaient tout juste d’être rédigées.
Voilà l’ambiance étrange dans laquelle se plonge le lecteur en lisant l’Anomalie. Une sensation de réalité dans laquelle quelque chose cloche. Mais quoi ?
« Quelqu’un, quelque part dans la galaxie, a donc lancé une pièce, et celle-ci est vraiment restée suspendue en l’air. »
Glitch Art – L’art du bug
Un livre drôle
En cours de lecture, il m’est arrivé d’évoquer le livre auprès de mes enfants pour les faire rire. Ils sont à l’âge où l’on ne conçoit pas perdre son temps à se préoccuper d’un Goncourt mais ont pourtant apprécié les anecdotes que je leur ai rapportées.
Oui, le roman est drôle car il dépeint quelques personnalités du monde actuel, leurs travers, leurs interactions et leurs réactions probables à certaines situations. Les intéressés apprécieront ou non !
Un livre grave
Aussi saugrenue qu’elle paraisse, cette Anomalie a pour moi beaucoup de sens. Chaque lecteur y verra ce qui souhaite, selon son vécu et sa propre sensibilité. J’y ai personnellement trouvé plusieurs matières à réflexion.
L’évocation de plusieurs thèmes sociétaux, de ceux qui façonnent notre époque. Amour et peur de vieillir, angoisse de vivre, angoisse de mourir, mensonge des apparences, abus sexuels, transactions avec soi-même… Ne fuyez pas ! Le tout est traité sans lyrisme ; l’auteur ne cherche pas à culpabiliser ni terrifier. Il dépeint ce que vivent certains au-delà de ce qu’ils veulent bien montrer.
« (…) rencontrer le diable pour danser avec lui n’est pas sans intérêt. »
Et puis, si vous lisez ce livre, vous ne pourrez vous empêcher tôt ou tard de vous demander ce que vous ressentiriez s’il vous arrivait la même chose qu’aux personnages du roman. Comment réagiriez-vous ? Que vous diriez-vous ?
Des questions que je me suis posées, bien sûr. Un angle inédit pour une introspection. Un moyen inattendu de faire le point.
« On a si rarement l’occasion de se coacher. »
J’ai fini par me dire que ce roman était, avec un peu de bonne volonté, un excellent outil de développement personnel !
L’histoire prend enfin un tour plus universel. De l’individu, elle s’élargit vers une perspective collective. Elle questionne l’humanité et son mode de fonctionnement, parfois si déroutant.
« Nous voulons une réponse à la moindre de nos anxiétés, et un moyen de penser le monde sans remettre en cause nos valeurs, nos émotions, nos actions. »
J’ai eu le doute du début à la fin : ce livre est-il un thriller ? Ou faut-il que je le classe plutôt dans la catégorie « tranche de vie » ? En attendant la neige, roman de Christine Desrousseaux, est un peu déroutant. Mais également très prenant…
Un contexte
J’ai d’abord commencé ce livre pour le contexte de l’histoire : Véra, une femme presque détruite par un drame familial, un accident de la route qu’elle a causé, a besoin de faire le vide autour d’elle. Elle recherche la solitude et le silence pour être à nouveau capable de réfléchir et décider si, oui ou non, elle est encore capable de vivre après l’horreur.
Le contexte, c’est cet exil volontaire, cette fuite à la fois salutaire et inquiétante. C’est cette montagne bordée de forêt sur laquelle elle trouve refuge. C’est cette neige que l’on attend, qui peut-être rendra sa blancheur au monde, ou bien étouffera tout.
Avec ou sans tragédie, on a tous envie, un jour, de ralentir, regarder vers l’arrière pour mieux repartir ensuite. Sans doute a-t-on tous envie, un jour, de forêt ou de désert, d’un terrain vague où rien ne bouge. En attendant la neige.
C’est donc ce qui m’a poussée à ouvrir le roman. J’étais curieuse de savoir comment s’en sortirait Véra et ce qu’il adviendrait d’elle.
Le suspense
Et puis voilà qu’apparaissent les codes du thriller. L’isolement seul n’était pas suffisant. Alors d’autres personnages s’invitent et créent le mystère. L’inconnu tantôt inquiétant, tantôt rassurant. Les villageois, les uns accueillants ; les autres carrément hostiles. Des événements se produisent, que cette femme déroutée ne peut expliquer. Un secret affleure, au parfum de meurtre.
Le tout est bien mené, sans trop en faire.
Sans en faire suffisamment pour que le lecteur se sente vraiment installé dans un thriller. Ce fameux doute qui subsiste entretient le suspense. Véra se fait-elle de fausses idées ? A-t-elle simplement toutes les peines du monde à refaire surface ? Est-elle en danger ?
Résultat : les pages ont défilé et je me suis endormie bien tard pour terminer et enfin comprendre.
Thriller ou pas thriller ?
Littérature blanche ou littérature noire ?
Vous pensiez sérieusement que je vendrais la mèche ?
En attendant la neige est pour vous si :
Vous voulez un livre qui vous embarque (dans une ambiance plutôt féminine !) ;
Le mélange des genres littéraires ne vous fait pas peur ;
Vous aimez le froid et les ambiances montagnardes.
Elle est originaire du Nord et j’ai donc eu la chance de la rencontrer rapidement lors d’un salon du livre. Après un passage à Paris où elle a exercé de nombreux métiers, elle est aujourd’hui installée à Lille. Christine Desrousseaux est à la fois conceptrice-rédactrice en publicité et romancière. En attendant la neige n’est pas son premier opus. Nouvelles, livres pour enfants, romans policiers… J’ai déjà repéré Mer agitée que je lirai sans doute prochainement.
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Editions Calmann Lévy, 2019 ISBN : 978-2-7021-6361-0 287 pages Littérature française
Au premier abord, on pourrait être tenté de considérer Dans les angles morts d’Elizabeth Brundage comme un polar. Disons un polar psychologique. Le premier chapitre s’ouvre en effet sur un meurtre : Catherine Clare vient d’être assassinée dans son lit d’une horrible manière. Sa petite fille Franny a passé la journée entière dans la maison, aux côtés d’une morte avant que son père George ne découvre l’épouvantable scène en rentrant du travail. Finalement le drame ne surprend pas tant que ça. Après tout, la maison des Clare est maudite : quelques années auparavant, le couple Hale s’est suicidé dans la même chambre, laissant derrière lui trois fils désormais orphelins.
Voilà pour le contexte.
Une atmosphère
Un polar donc. Ce serait ignorer bien des choses et passer à côté de l’immense richesse de ce roman.
Il faut d’abord se plonger dans l’atmosphère des campagnes un peu mornes du Nord-Est américain. La maison maudite est une ancienne ferme laitière, décrépie, isolée, battue par la pluie et les vents, figée par la neige, veillée par les arbres sur la crête, là-haut, d’où l’on peut observer ses fenêtres et parfois, ses habitants. La plume d’Elizabeth Brundage vous plonge les pieds dans la terre et souffle un air glacé dans vos cheveux.
Sur ces terres moroses évoluent des personnages dont on ne perçoit d’abord que la surface : leur situation familiale ou financière, un peu de leur histoire, un peu de leurs envies. Vous y croiserez des femmes lassées de ne pas être libres et rêvant d’indépendance en cette fin des années 70. Des étudiants hésitants, des jeunes avides d’échapper à leur milieu. Des fermiers ruinés côtoyant les nouveaux riches venus de la grande ville.
Et puis, lentement, l’auteure se met à creuser. Elle s’enfonce dans l’épaisseur des personnages, explore leur psychologie, tente de voir « dans les angles morts ».
« (…) en voyant la femme qu’elle était, sous celle qu’il connaissait comme sa mère, il avait eu peur. »
Elle révèle ce qui se trouve au-delà. Des apparences, de la bienséance, des conventions. De ce que l’on accepte de montrer. De la vie terrestre parfois. Vous n’êtes pas à l’abri de croiser un fantôme entre ces pages.
Vous verrez alors apparaître un vrai méchant, se jouant des autres, masquant sa perversité, composant avec sa vulnérabilité. Un vrai méchant à vous glacer les sangs car il est de ceux qui trop souvent hantent la réalité.
« Les gens ordinaires abritent en eux des démons. »
Qui a tué Catherine Clare ?
Difficulté de lecture : **
Dans les angles morts est pour vous si :
Vous aimez les personnages fouillés et terriblement bien construits ;
Vous aimez les romans riches, qui évoquent des thèmes multiples sans pour autant se diluer ;
Vous voulez découvrir ce que l’on ne voit pas.
Le petit plus : pour l’aspirant écrivain, ce roman est un bon exemple de jeu sur les points de vue. Les mêmes événements perçus par différents personnages, passés au filtre de leurs émotions, revisités, édulcorés parfois par ceux qui ne veulent pas tout dire ou tout comprendre… Un bel exercice de style.
L’ouvrage fait partie de la sélection de « Secrets d’Auteurs », box littéraire et magazine offrant un éclairage intéressant sur les livres proposés. Cet opus est particulièrement intéressant : vous y entendrez les voix de l’auteure, de la traductrice (Cécile Arnaud) et de l’éditrice française (Alice Déon).
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Editions Quai Voltaire / La Table Ronde, 2018, pour la traduction française ISBN : 978-2-7103-8381-9 528 pages Littérature américaine Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Cécile Arnaud Titre original : All Things Cease to Appear
Elizabeth Brundage est américaine et Dans les angles morts est son quatrième roman, le premier traduit en Français. Elle vit aujourd’hui près d’Albany dans l’état de New-York.
Andreï Makine est un écrivain de talent. Il n’a fallu que quelques pages pour m’en convaincre. Dans « L’archipel d’une autre vie », il nous emmène pour un long périple dans la Sibérie extrême-orientale, là où la taïga vient se perdre sur les bords de l’océan Pacifique.
Nous sommes dans les années 50, en pleine guerre froide, et les camps d’internement fleurissent dans cette région de l’empire soviétique. Pavel Gartsev est un jeune militaire russe se débattant pour survivre au sein d’une armée gangrénée par la méfiance et le soupçon. Lorsqu’un prisonnier s’échappe d’un camp proche de son lieu d’entraînement, il est désigné volontaire pour prendre part à la traque. Avec quatre autres militaires, il s’engage dans une folle poursuite à travers la taïga.
L’auteur nous donne à découvrir une nature majestueuse et méconnue, où il est presque facile de chasser tant les animaux ignorent l’existence de l’homme. C’est un monde où la survie n’est pas une mince affaire.
« Le vent se leva, nous nous courbions sous le fouettement de branches battues par la pluie. La taïga morne, hostile, s’ouvrait à contrecœur. »
A mesure que passent les jours et les pages, la poursuite prend des allures de questionnement.
Questionnement sur cette guerre aussi froide qu’absurde, poussant les militaires à des décisions irrationnelles.
Questionnement sur les rapports humains et ce jeu malsain auquel jouent les hommes parce qu’ils ont peur. Vaincre à tout prix, mentir, se comporter en lâche pour prendre le dessus et gagner la sécurité d’une vie sans éclat.
Questionnement enfin sur le sens d’une telle existence. Pour quoi ? Pour qui ?
« (…) nous étions au plus près de ce qu’il y avait en nous de meilleur. »
Mais ne vous y trompez pas ! Le roman n’a rien d’un traité philosophique long et ennuyeux ! C’est avant tout une histoire au suspense subtile et efficace. Vous embarquez pour la taïga avec ce curieux groupe de soldats. Des hommes entraînés et rompus à toutes les cruautés. Qui ont pourtant toutes les peines du monde à rattraper le fugitif. Qui donc est cet évadé ?
Difficulté de lecture : **
Ce livre est pour vous si :
Vous voulez vous plonger dans la Russie d’après-guerre
Vous aimez l’aventure et les grands espaces
Vous voulez un roman à la fois prenant et profond, au sujet original
Le petit plus : Andreï Makine a reçu les prix Goncourt, Médicis et Goncourt des lycéens en 1995 pour son roman à caractère autobiographique « Le Testament français ». L’auteur est né en Sibérie et apprend le Français dès son plus jeune âge. Il se réfugie à Paris à la fin des années 80, où il poursuit un brillant parcours universitaire. Ses prix littéraires lui permettent enfin d’obtenir la nationalité de son pays d’accueil en 1996. Il est également élu membre de l’Académie française vingt ans plus tard. D’ailleurs, tous ses romans ont été écrits en Français, une seconde langue dont il a acquis une impressionnante maîtrise. En bref, une trajectoire étonnante et de nombreux romans qu’il me tarde de découvrir !
Vous connaissez cet auteur ? Dites-nous ce que vous pensez de ses livres dans les commentaires !
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« L’archipel d’une autre vie », Andreï Makine
De l’Académie française
Editions du Seuil, août 2016, à l’exception de la langue russe
« Ce n’est pas de la littérature ». C’est une phrase que j’ai entendue ou lue plusieurs fois à propos du dernier roman de Joël Dicker. Comme si certains détenaient une définition universelle du genre et étaient capables de classer les livres : celui-ci, oui ; celui-là, non.
Selon le Larousse, la littérature est « l’ensemble des œuvres écrites auxquelles on reconnaît une finalité esthétique ». Me voilà bien avancée. Qui donc est ce « on » ? Qui donc peut juger qu’un livre possède ou non « une finalité esthétique » ? Une telle définition multiplie les débats plutôt que de les trancher.
Alors j’ai préféré m’interroger sur ce qui me faisait aimer un livre et ai identifié trois raisons majeures :
Le style de l’auteur me séduit (et là, c’est très subjectif…) ;
L’auteur possède le don de raconter les histoires(ce n’est pas si courant) ;
L’auteur maîtrise les deux aspects, il captive avec ses intrigues et charme par son style (là ça devient rare, mais quand je tombe sur de tels livres, ce n’est rien de moins qu’un enchantement).
Lire un classique où l’on s’ennuie, où l’on peine à suivre les circonvolutions de phrases qui n’amènent nulle part ? Très peu pour moi. S’il faut vraiment choisir, j’opte pour les histoires.
Celles que raconte Joël Dickerme plaisent et piquent ma curiosité. Elles me plongent dans une atmosphère américaine que j’ai plaisir à retrouver livre après livre. Le romancier a l’incontestable talent de jouer avec les flashbacks sans lasser ni nuire à la compréhension. Pour moi, rien de pire que ces livres qui obligent le lecteur à passer d’une époque à l’autre dans la douleur. Dans les romans de Joël Dicker, curieusement, ces transitions se font sans peine.
J’aime aussi leurs intrigues et le rapport plus ou moins lointain qu’elles ont toujours avec l’écriture et le métier d’écrivain. « La vérité sur l’affaire Harry Québert » était en cela remarquable.
« La disparition de Stéphanie Mailer » ne déroge pas à ces caractéristiques.
Stéphanie Mailer est journaliste et aborde Jesse Rosenberg, policier sur le point d’abandonner son métier : elle a découvert que ce dernier s’est trompé lors de sa toute première enquête, vingt ans plus tôt. A l’époque, Jesse n’a pas arrêté le bon coupable. Et puis Stéphanie Mailer disparaît. L’histoire et le suspense sont lancés.
Pourtant, cette fois, je suis déçue. Ne me faites pas dire ce que je ne pense pas ; je ne regrette pas la lecture. Mais la galerie de personnages que le roman nous propose me laisse perplexe. Comme toujours, ils ont un secret, un passé lourd, parfois inavouable, des faiblesses et des envies. Ils brouillent les pistes ou font avancer l’intrigue. Mais sont-ils crédibles ?
A plusieurs reprises, le roman dérape dans un burlesque qui ne cadre pas avec l’atmosphère des romans de Joël Dicker. Les personnages manquent de nuances. Leurs traits de caractère poussés à l’extrême finissent par agacer et desservir l’intention initiale. Ainsi le portrait du critique littéraire Meta Ostrovski correspond-il parfaitement à l’idée que je me fais de certains extrémistes du monde du livre :
« – Quel est le rôle du critique alors ?
-Etablir la vérité. Permettre à la masse de trier ce qui est bon et ce qui est nul. (…) Nous sommes la police de la vérité intellectuelle. »
Mais l’ego démesuré de l’homme énerve et finit par diluer le message. Dommage.
Et puis, il faut bien l’admettre les phrases sont loin d’être parfaites. Certaines tournures écorchent l’œil. Les éditions de Fallois ont sans doute fait quelques économies à l’étape de correction. Puristes s’abstenir.
Pour autant, l’histoire demeure. Je me suis finalement laissé emporter jusqu’au final que certains disent mauvais, mais que j’ai apprécié. Pas d’enchantement donc, mais un bon moment. Attendons de voir ce que donnera le roman suivant !
Difficulté de lecture : *
Ce livre est pour vous si :
Vous aimez les polars qui n’en sont pas vraiment ;
Vous aimez les séries télé américaines ;
Vous voulez vous faire votre propre opinion plutôt que laisser les critiques décider de ce qu’il faut lire.
Le petit plus : le livre, bien épais, sa couverture colorée. Comme les deux précédents, je le trouve beau.
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