Je cherchais un livre captivant pour la pause de Noël et mon choix s’est arrêté sur ce « Pandemia » qui me faisait de l’œil depuis quelques temps. Le sujet était attirant (j’ai toujours aimé les histoires de virus mortel !) Je n’ai pas été déçue.
On retrouve dans « Pandemia » les inspecteurs fétiches de l’auteur, Franck Sharko et Lucie Henebelle, déjà présents dans plusieurs romans précédents. Celui-ci est la suite directe d’ « Angor », paru une année auparavant, mais l’histoire peut se lire de façon indépendante. Les quelques références au premier opus ne perturbent pas la lecture.
L’auteur a choisi un thème d’actualité : la menace d’une pandémie, l’utilisation d’un virus mortel à des fins terroristes et eugénistes. Tout commence par quelques cas de grippe aviaire. La société s’en trouve rapidement désorganisée et la panique n’est pas loin. Ce début fait écho à quelques situations récentes, comme la psychose autour de la grippe A en 2009 ou la dernière épidémie d’Ebola.
Mais ce n’est là qu’une infime partie de l’histoire imaginée par Franck Thilliez. N’espérez pas vous en tirer avec un simple rhume !
Le suspense monte lentement au fil des pages. Le lecteur suit différents personnages dont les découvertes représentent autant d’amorces pour l’intrigue. Comme plusieurs mèches, qui toutes aboutissent au pain d’explosif ! Les points de vue se succèdent au gré de chapitres suffisamment courts pour apporter du dynamisme au récit. L’absence de temps morts et les rebondissements réguliers permettent de maintenir l’intérêt du lecteur. A ce stade, je dois avouer avoir sacrifié mes dernières heures de sommeil en 2016.
On côtoie dans « Pandemia » de dangereux criminels. C’est donc un livre entaché de violence. Mais le tout est décrit sobrement, sans trop en faire, jamais gratuitement. Point de crescendo terrifiant comme chez Stephen King. Pas de tableaux sanglants à la Jean Christophe Grangé. Deux auteurs que j’aime quand même, leur talent me permettant de surmonter ces visions d’horreur pour peu que je les consomme avec modération ! En général, je suis plutôt adepte des thrillers psychologiques (que j’aime appeler « thrillers pour filles »). Avec Franck Thilliez, il semble que j’aie trouvé le bon équilibre. Le lecteur n’est certes pas ménagé, mais les scènes difficiles alternent avec les étapes de l’enquête, elles-mêmes émaillées d’explications scientifiques parfaitement crédibles.
Et c’est là l’une des grandes forces de Franck Thilliez. Il fait partie de ces auteurs qui se documentent et mènent des recherches poussées sur les sujets choisis. Sans nul doute, sa formation d’ingénieur l’aide à appréhender de nombreux problèmes techniques et maîtriser le vocabulaire. Il explore ainsi les dérives d’une science récupérée par des personnes bien mal intentionnées. Dans le cas de « Pandemia », l’écrivain a passé quelques temps à l’institut Pasteur de Lille, éminent lieu d’étude des virus et autres microorganismes suspects. La fiction s’appuie sur un contexte réaliste qui en augmente l’efficacité. L’intrigue prend de la profondeur. Il ne s’agit plus seulement de l’éternel affrontement entre les bons et les méchants.
Je me suis procuré un exemplaire du roman auprès de l’auteur lui-même, au cours d’une séance de dédicaces. Voici d’ailleurs son dessin du virus de la peur, qu’il ne se gêne pas d’inoculer à chacun de ses fans !
Malgré son succès croissant et les sollicitations toujours plus nombreuses, Franck Thilliez reste abordable et très sympathique. Ce qui ne gâche rien…
Vous pouvez le retrouver sur sa page Facebook (cliquez ici), et consulter la liste de ses romans sur le site www.franckthilliez.com. Le prochain dans ma pile : « Rêver », en espérant qu’il ne n’empêche pas de dormir…
Difficulté de lecture : *
Ce livre est pour vous si :
- Vous cherchez un page turner (pour les puristes, un livre tellement captivant qu’on a du mal à le lâcher. Si vous connaissez une bonne traduction française pour page turner, n’hésitez pas à partager dans les commentaires !)
- Vous aimez les films catastrophes
- Vous recherchez une intrigue crédible (même si l’on parle ici du scénario « vraiment pas de chance ») et d’actualité
Le petit plus (en tout cas, ça l’est pour moi) : je vais être très chauvine. Franck Thilliez est né à Annecy mais n’en reste pas moins ch’ti et vit toujours dans les Hauts de France.
Autre petit plus : son roman « Puzzle » vient d’être adapté en BD, pour ceux qui aimerait visualiser l’univers de l’auteur. Infos à retrouver sur sa page Facebook.
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Paru chez Fleuve Editions, en 2015
ISBN : 978-2-265-09903-6
645 pages
Tu sais donner envie ! Alors bon, ce n’est pas le genre de sujet qui m’arttire de prime abord.
Toutefois, j’ai maintenant très envie de lire un « Franck Tilliez » ! J’adore les thrillers.
Lequel me conseillerais-tu pour commencer ?
Je commence seulement à découvrir cet auteur, et n’ai lu que « Puzzle » et « Pandemia ». Le mieux est sans doute de consulter la liste des romans et repérer le sujet qui t’attire. Peut-être les rêves ? « Rêver » est le dernier en date et comme indiqué dans l’article, c’est le prochain que je lirai. « Puzzle » parle de paranoïa, au sens propre du terme qui est aussi le nom d’un jeu mortel dans le livre. C’est ce roman qui m’a incitée à aller rencontrer l’auteur dans un salon (et acheter « Pandemia »)…