On me demande parfois pourquoi mes chroniques de lecture sont toujours positives.
Parce qu’il ne s’agit pas de véritables chroniques. Je partage avec vous les livres qui m’ont enthousiasmée, avec l’envie de vous donner envie. Plus qu’une description des romans que j’ai aimés, mon objectif est, à mon niveau, de promouvoir la lecture. Pour toutes les raisons décrites dans ma page d’accueil : grâce aux livres, vous vivez plusieurs vies, vous réfléchissez et remettez en cause ce qui doit l’être, vous rêvez, riez et pleurez, vous voyagez, vous apprenez, vous absorbez des histoires, des connaissances, des savoir-faire que vous restituerez d’une manière ou d’une autre, au cours d’une conversation ou en prenant vous-même la plume.
Alors, pour donner envie, il me faut parler de ces livres qui m’ont transportée et que j’ai pris plaisir à parcourir. Je ne pourrai motiver personne à la lecture si je parle de ce qui m’a ennuyée. Et ce serait un beau gâchis ! Un roman n’est pas mauvais parce que je ne l’ai pas aimé ! Il ne me correspond pas, voilà tout. Comme les écrivains, chaque lecteur a son style propre et recherche les lignes qui le feront vibrer ou réfléchir. Et il est bon de se confronter à des genres différents et explorer sans cesse. On a parfois quelques belles surprises !
J’ai pris l’habitude de noter dans un cahier chacune de mes lectures : titre, auteur, impressions, extraits, des étoiles si j’ai aimé, une croix si je n’ai pas terminé, un point d’exclamation pour les œuvres qui rejoignent mon panthéon personnel de la littérature. Habitude de maniaque peut-être, de passionnée surtout !
Je ne chronique que les romans fortement étoilés, qui m’inspirent un article et que je saurai vendre au sens noble du terme. Je laisse le soin à d’autres blogueurs de parler du reste.
Cette semaine pourtant, je vous donne deux exemples de livres (bien différents l’un de l’autre !) sur lesquels mon avis est mitigé. Lisez les quand même si le sujet vous attire. Sans doute aurez-vous une autre opinion que la mienne. Dans ce cas, donnez-moi des nouvelles !
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Juste avant l’oubli – Alice Zeniter
J’ai découvert Alice Zeniter lors de son passage à l’émission « La Grande Librairie » en 2015. J’ai aimé sa verve et la façon dont elle évoquait son quatrième roman « Juste avant l’oubli ». Un auteur passionné, un livre parlant d’amour et de littérature, une jolie couverture, il n’en fallait pas plus pour que je me lance dans la lecture.
Résumé : quelques spécialistes du monde littéraire se rassemblent sur une île au large de l’Ecosse pour encenser Galwin Donnell, grand auteur de polars, et débattre de son œuvre. Le maître a vécu de longues années sur l’île avant de disparaître, probablement en se jetant du haut des falaises. Emilie organise l’évènement et y convie son compagnon, Franck, qui reste hermétique à l’ambiance si particulière des conférences.
Alice Zeniter manie la langue française avec style. On comprend son succès auprès des critiques et du public. Alors pourquoi ai-je été déçue ?
Je m’attendais à trouver dans ce roman une réflexion intéressante sur la littérature. Elle y est peut-être. Je n’ai pas saisi l’objectif de l’auteur. Galwin Donnell me paraît être l’anti-écrivain par excellence (comme il existe des anti-héros), insipide et sans rien à transmettre. Son œuvre, imaginée pour nourrir le récit, sonne faux. Ses fans en sont d’autant plus ridicules et peu crédibles. Fallait-il prendre la chose au second degré et lire entre les lignes ? Je n’ai pas compris.
L’histoire d’amour, quant à elle, n’a rien de bien original. Elle se délite au fil des pages, malmenée par les rêves de chacun.
Reste le personnage du gardien de l’île, qui apporte un relief bienvenu à l’intrigue et nous offre un dénouement étonnant. Je ne regrette donc pas cette lecture, mais ai le désagréable sentiment d’être passée à côté.
Difficulté de lecture : **
Ce livre est pour vous si :
- Vous aimez les réflexions sur l’amour (à défaut de celles sur la littérature)
- Vous aimez les ambiances insulaires et les huis-clos
- Vous voulez me donner une leçon de lecture et m’expliquer ce que je n’ai pas saisi
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Editions J’ai Lu, poche (1ère édition Flammarion en 2015)
ISBN : 978-2-290126486
284 pages
Prix Renaudot des lycéens en 2015
Littérature française
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La petite boulangerie du bout du monde – Jenny Colgan
Voici une histoire de fille, écrite par une fille, pour les filles. Nous sommes typiquement dans la romance et la chick lit. Donc messieurs, passez votre chemin, vous risquez de vous ennuyer et lever les yeux au ciel.
Résumé : Polly est une jeune femme dont la vie est chamboulée par une faillite. Celle de l’entreprise qu’elle gère avec son petit ami et qui est rattrapée par la crise économique. Celle de son couple, fragilisé par l’angoisse et l’incertitude, qui ne survit pas au désastre professionnel. Acculée financièrement, elle décide de prendre le large et s’installe dans un village côtier isolé, où les loyers sont aussi bas que le confort des appartements. C’est le début d’une nouvelle vie, et d’une carrière prometteuse dans la boulange.
Je me suis laissée porter par l’histoire, ayant besoin d’une pause, neurones en vacances ! Les personnages sont attachants, le thème de la reconversion attire. Les pages sont pleines d’heureuses coïncidences, de miel et de fleurs, d’hommes séduisants et mystérieux, de méchants avec un bon fond. Tout est bien qui finit bien.
Et tout serait parfait si le style et l’ambiance ne m’avaient arraché quelques grimaces. Trop de naïveté, à la limite de la mièvrerie. Trop d’expressions malheureuses et d’erreurs dans la narration. Mais puisque je cherchais un roman facile à lire, j’étais servie ! Après tout, mon but n’était pas d’être séduite par un savant arrangement de mots mais bien de rêver comme si j’avais encore quinze ans !
Difficulté de lecture : *
Ce livre est pour vous si :
- Vous êtes d’humeur fleur bleue et avez envie de romance
- Vous voulez lire un roman facile sans vous prendre la tête
- Vous rêvez de nouveaux départs, professionnels ou privés
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Editions Pocket 2016
ISBN : 978-2-266263658
512 pages
Littérature anglaise
Traduit de l’anglais par E. Menanteau et F. Sirven