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J’ai bien failli ne pas écrire cette chronique… J’ai toujours de la difficulté à parler d’un livre qui ne m’a pas enthousiasmée de la première à la dernière page. Cela signifie-t-il que je n’ai pas aimé le dernier thriller de Franck Thilliez, Le manuscrit inachevé ? Pas vraiment. J’ai apprécié la lecture. C’est un vrai page-turner. Alors quoi ?

Les ingrédients d’un bon thriller

J’aime terminer l’année avec un bon thriller. Un roman de Franck Thilliez, c’est une valeur sûre. Dès le prologue, tout est réuni pour capter l’attention du lecteur.

Sarah, 17 ans, est kidnappée un soir de décembre et l’on apprend que quatre ans plus tard, ses parents ont perdu tout espoir de la retrouver en vie. Elle est, semble-t-il, tombée entre les griffes d’un redoutable tueur en série, finalement appréhendé par la police. Jusqu’à ce que de nouveaux éléments apparaissent, et notamment ce cadavre de jeune fille, retrouvé par hasard dans le coffre d’une voiture accidentée.

Bien sûr il ne s’agit là que de la face cachée d’un iceberg particulièrement meurtrier. Franck Thilliez se joue du lecteur et l’envoie sur nombre de fausses pistes. « Misdirection ». C’est le terme qu’il emploie pour vous prévenir : vous allez être manipulé.

Une atmosphère oppressante

L’intrigue du Manuscrit inachevé se déroule essentiellement entre Grenoble et la Côte d’Opale, et toujours en hiver. Entre mer et montagne. D’un côté la neige et la silhouette menaçante de cimes enneigées. De l’autre la pluie, le vent, le sable et la marée qui désorientent et recouvrent les traces. Les jours sont courts et l’obscurité baigne les pages du livre.

Le hasard a voulu que je passe quelques jours dans la baie de Somme au moment où je lisais le roman. Les embruns, le froid, l’humidité salée, la nuit en pleine journée… De quoi s’immerger totalement dans l’ambiance oppressante d’une histoire noire.

Un jeu de pistes déroutant pour un final très réussi

Je vous l’ai dit, l’auteur ne cesse de vous emmener dans de fausses directions. Il sème des indices qui vous mettent la puce à l’oreille mais finalement ne font que vous égarer davantage. J’ai commencé par prendre des notes en me disant « Il ne m’aura pas, je trouverai le fin mot de cette histoire avant la dernière page ». Et puis j’ai abandonné. Tout ça ne me menait nulle part. Et pour cause !

J’ai été déçue par certaines énigmes. Je n’en dirai pas plus. Hors de question de vous gâcher le plaisir de la découverte… ou de la déconvenue. Et quand je suis déçue, je n’écris pas de chronique. Na !

Mais quand même… Ces dernières pages, elles sont sacrément énervantes. J’ai envie de savoir. Je prolonge la lecture, c’est samedi matin, il est 11h et je suis encore en pyjama. Sérieusement, Franck Thilliez, tu m’énerves ! J’ai autre chose à faire, moi ! Tant pis, plus que dix pages, je vais au bout.

Et là !

Un beau final ! Il est fort, ce romancier…

Difficulté de lecture : *

Le manuscrit inachevé est pour vous si :

  • Vous terminez toujours ce que vous commencez ;
  • Vous devinez toujours la fin des livres que vous lisez ;
  • Vous aimez vous faire avoir.

Le petit plus : la couverture, qui annonce la couleur…

Une dernière chose… Et si vous écoutiez l’auteur parler de son manuscrit inachevé ? C’est par ici :

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Le manuscrit inachevé – Franck Thilliez
Fleuve éditions
ISBN : 978-2265117803
528 pages
Littérature française